Le blues est une véritable matrice musicale. Il a donné naissance à de nombreux styles tels que le rock, le jazz, la soul ou encore le funk. Maîtriser les principes du blues, c'est accéder à un langage expressif et universel, utilisé par les plus grands guitaristes électriques de tous les temps. Dans cet article, nous allons décortiquer les bases théoriques et pratiques du jeu blues à la guitare électrique, et vous donner les clés pour enrichir vos Gammes et improvisation.
1. Le schéma de base : le 12 mesures blues
Le "12-bar blues" est la forme la plus connue du blues. Il se construit généralement sur trois accords : le I (tonique), le IV (sous-dominante) et le V (dominante). En La majeur par exemple : A7 - D7 - E7.
- Mesures 1 à 4 : A7
- Mesures 5 à 6 : D7
- Mesures 7 à 8 : A7
- Mesure 9 : E7
- Mesure 10 : D7
- Mesure 11 : A7
- Mesure 12 : E7 (ou turnaround)
Ce schéma sert de grille de référence dans de nombreux morceaux. Vous pouvez vous entraîner à l’improviser en utilisant les gammes pentatoniques en Mi ou les gammes relatives correspondantes.
2. La gamme blues : l'épine dorsale de l'improvisation
La gamme blues est une pentatonique mineure à laquelle on ajoute la fameuse "blue note", une quinte diminuée qui donne toute sa couleur au style.
En Mi : E - G - A - Bb - B - D
Cette note Bb (la blue note) crée une tension expressive très caractéristique. Elle est généralement jouée sur des bends ou des slides pour renforcer l’intensité émotionnelle du solo. Vous pouvez enrichir cette approche avec les rythmes ternaires propres au shuffle blues.
3. L’utilisation des accords 7
Les accords de septième dominante (ex : A7, D7, E7) sont emblématiques du blues. Ils apportent une couleur à la fois tendue et résolutive. Leurs enrichissements (9, 13, etc.) permettent de sophistiquer votre accompagnement.
Travailler sur ces accords est indissociable des accords et gammes E7 et A7. Ils vous aideront à comprendre comment relier harmonie et improvisation.
4. Le rythme shuffle et le jeu en ternaire
Le blues se joue très souvent en rythme shuffle ou swing, où chaque temps est divisé en trois au lieu de deux. Cela crée une pulsation particulière, à la fois chaloupée et dansante.
Ce rythme est à la base du phrasé bluesy. Pour s'y entraîner, consultez notre cours sur le rythme ternaire qui explique en détail cette structure temporelle.
5. Les techniques expressives du blues
- Bends : faire monter une note d’un ton ou d’un demi-ton en tirant la corde
- Slides : glisser d'une note à une autre
- Vibratos : donner du mouvement et de la vie à une note
- Hammer-ons et pull-offs : jouer plusieurs notes d'un seul coup de médiator
Ces effets sont fondamentaux pour transmettre l'émotion. Ils sont très utilisés par les grands bluesmen comme B.B. King, Stevie Ray Vaughan ou encore Eric Clapton.
6. Le jeu sur les positions de la gamme pentatonique
Il existe 5 positions de la gamme pentatonique mineure en Mi sur le manche. Il est essentiel de toutes les connaître pour pouvoir naviguer librement et enchaîner les phrases avec fluidité.
Un bon exercice consiste à travailler chaque position avec des backing tracks et à tenter de relier deux ou trois positions en un seul solo. Cela renforce votre conscience du manche et votre musicalité.
7. Intégrer des gammes relatives pour varier les couleurs
Passer de la gamme pentatonique mineure à sa relative majeure permet d’introduire de nouvelles couleurs sonores. Par exemple, en jouant un solo sur A7, vous pouvez alterner entre A pentatonique mineure et C pentatonique majeure.
Notre article sur les gammes relatives vous aidera à maîtriser cette alternance et à découvrir des enchaînements mélodiques riches.
8. Travailler ses octaves pour dynamiser son jeu
Les octaves sont très prisées dans le blues pour renforcer certains motifs. Elles peuvent créer des contrastes, apporter de la puissance ou servir de pont entre deux registres.
Consultez notre page travailler ses octaves pour intégrer cette technique dans vos solos blues.
9. L’art du call & response
Le "call & response" est une méthode d'improvisation issue du chant africain-américain, où une phrase musicale (appel) est suivie d'une réponse. Cela permet de structurer vos solos, de leur donner du sens et d’éviter les longues suites de notes sans direction.
Cela se travaille aussi bien avec une mélodie qu'entre deux registres ou deux instruments. C’est une excellente manière d’intégrer vos cours de guitare électrique dans un jeu plus organique.
10. Créer vos propres phrases blues
Improviser dans le blues, c'est aussi construire un vocabulaire personnel. À partir des gammes, des effets et des positions, vous devez créer vos propres motifs, "licks" et enchaînements.
Travaillez lentement, en chantant ce que vous jouez, en jouant ce que vous entendez. Cela ancrera le lien entre oreille, esprit et main – indispensable à une véritable expression musicale.
Conclusion : le blues, une porte vers toutes les musiques
Le blues est une école musicale à part entière. En explorant ses gammes, ses rythmes, ses effets et son phrasé, vous enrichissez votre jeu de manière décisive. Ce style n’est pas figé : il est une passerelle vers le rock, le jazz, la pop, la funk. À travers les Gammes et improvisation, vous trouverez toutes les ressources pour progresser pas à pas.
