Jean-Jacques Goldman est aujourd’hui l’un des artistes les plus aimés de la chanson française. Auteur-compositeur-interprète discret mais génial, il a écrit des dizaines de tubes pour lui et pour les autres, de Quand la musique est bonne à Encore un matin, en passant par Je te donne, Là-bas ou Comme toi.
Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que Goldman n’est pas un produit des écoles de musique ou des scènes parisiennes. C'est un ingénieur de formation. Et certains de ses premiers textes sont nés... entre deux cours de maths, alors qu’il était élève à l’École Centrale de Paris.
Cette anecdote révèle beaucoup de choses sur l’homme, sur sa méthode, sur sa manière de concevoir la musique. Et surtout, elle inspire tous ceux qui, comme toi peut-être, ont une passion musicale en parallèle de leur vie professionnelle ou étudiante
L’enfant studieux devenu étudiant brillant
Jean-Jacques Goldman naît en 1951 à Paris, dans une famille modeste mais très cultivée. Il grandit dans le respect du travail et des études. Ses parents, d’origine polonaise, valorisent l’effort, la méritocratie. Pas question de faire de la guitare toute la journée. Il faut réussir à l’école.
Goldman est un élève brillant, passionné de musique à ses heures perdues. Il joue du violon, du piano, de la guitare. Mais il intègre surtout la très prestigieuse École Centrale de Paris, où il obtient son diplôme d’ingénieur en 1973.
Et c’est là, entre deux cours de physique appliquée, de calcul différentiel ou de résistance des matériaux, qu’il commence à rédiger ses premiers textes de chanson.
« La nuit, je restais dans ma chambre. Pendant que mes camarades planchaient sur leurs TD, moi j'écrivais des textes, des bouts de refrains. »
Une approche "ingénieur" de la musique
Ce qui est fascinant chez Goldman, c’est qu’il a abordé la chanson avec une rigueur scientifique.
- Il décompose les structures des chansons qu’il aime
- Il observe les successions d’accords, les tonalités
- Il mesure l’effet d’un refrain, la durée optimale d’un couplet
Bref, il applique à la création musicale la même logique que dans un devoir d’analyse.
Et cela se ressent dans ses chansons. Elles sont mathématiquement construites, tout en restant chargées d’émotion. Une combinaison rare.
« Il écrivait comme un horloger assemble un mécanisme. Rien n'était là par hasard », raconte un de ses premiers collaborateurs.
La double vie d’un passionné discret
Pendant ses années à Centrale, Goldman vit une double vie. Le jour, il étudie l’électrotechnique. Le soir, il gratte sa guitare, joue en groupe, rêve de chanson. Il commence à se produire dans des petits concerts, et vend des 45 tours avec un premier groupe, Taïa Phong.
Il compose à ce moment-là plus de 200 chansons, dont plusieurs ne verront jamais le jour. Certaines idées débutent dans ses carnets de notes d’élève.
Cette période forge chez lui une méthode de travail :
- Ne jamais attendre l’inspiration
- Composer dans les interstices du quotidien
- Toujours avoir un carnet ou un dictaphone sous la main
Des textes nés dans l’urgence... et la lucide poésie
Ce qui fait la force des chansons de Goldman, c’est leur lien profond avec la réalité quotidienne. Il parle d’espoirs, de doutes, de culpabilité, de départs. Des sujets humains, concrets. Rien de grandiloquent.
"Encore un matin, un matin pour rien, une argile au creux de mes mains..."
Ce genre de vers a été pensé dans un contexte d’emploi du temps surchargé, dans des instants volés, souvent entre deux exercices de maths.
Goldman a toujours été lucide : il ne se considère pas comme un poète, mais comme un artisant de la chanson utile. Et c’est cette humilité qui touche tant de gens.
Ce que cela inspire aux guitaristes autodidactes
Tu joues de la guitare pendant tes pauses ? Le soir après le boulot ? Pendant que les enfants dorment ?
Tu fais comme Goldman.
Tu grattes quelques accords entre deux tâches. Tu tentes une mélodie. Tu griffonnes un texte. Tu composes même si tu n'as pas tout ton temps. Et tu progresses par petites touches.
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Goldman, c’est l’anti-rockstar. Il montre que l’on peut créer de grandes chansons sans quitter sa vie normale. Il a été ingénieur, vendeur de disques, père de famille... avant d'être la voix d'une génération.
Une musique simple mais redoutablement efficace
Goldman a souvent été critiqué par certains "intellos de la musique" pour sa facilité. Mais justement, c'est cette simplicité qui fait sa force.
- Ses chansons sont faites pour être chantées, reprises, partagées
- Elles ont des refrains puissants et mémorables
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Ses chansons sont très adaptées aux débutants car :
- Les paroles sont fluides
- Les structures sont répétitives (intro - couplet - refrain - pont)
- Les thèmes parlent à tout le monde
Goldman : une philosophie musicale à part
Goldman n’a jamais cherché à être une star. Il a toujours voulu être utile. Il se considère comme un "fabricant de chansons qui accompagnent la vie des gens".
Et c’est peut-être pour ça qu’il est si aimé. Parce qu’il est resté un gars normal, même au sommet.
« Il m’est arrivé de composer en faisant la queue à la sécu. L’important, c’est pas où tu es, c’est ce que tu ressens ».
Sa manière de composer entre deux cours, entre deux trains, entre deux missions, montre qu’on peut créer dans l’imparfait, dans le vrai.
Conclusion : la musique au milieu du quotidien
Jean-Jacques Goldman n'a jamais quitté la réalité. Il a toujours créé à côté de sa vie, pas en dehors. C'est peut-être pour ça que ses chansons nous accompagnent encore aujourd'hui.
Alors si tu as peu de temps, que tu composes entre deux mails, que tu grattes la guitare après le repas... n'abandonne pas. Tu fais exactement ce que faisait Goldman à Centrale. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, quelqu’un dira que ta chanson préférée est née entre deux devoirs de maths.
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